Encore un réveil matinal pour parcourir les sentiers de découverte le long de la rive sud de la faille. On a commencé par le Kaibab Trail, un sentier tranquillou, facile d’accès. Notre première étape fut Mather Point, un point de vue splendide sur tout le Grand Canyon. Comme il était encore tôt (8h), les brumes matinales ne s’étaient pas entièrement dissipées et donnaient un aspect bleuté aux falaises de la rive Nord que l’on apercevait en face. Les rayons obliques du Soleil permettaient un merveilleux ensoleillement de la partie ouest du canyon. La vue était à couper le souffle. Des boursouflures, des stries horizontales et des profondeurs vertigineuses.
On a continué sur le sentier jusqu’au Yavapai View Point. Tout le long du chemin, la vue était sublime. On s’arrêtait à chaque pas pour photographier ce géant célèbre. Vers 10h, la chaleur était très forte, on a donc décidé de prendre le bus pour qu’il nous dépose un peu plus loin à l’Ouest (on était à l’est de la rive sud) sur l’Hermit Road.
La queue était trop longue pour prendre le bus pour le premier arrêt alors on a décidé d’y aller à pied. Déjà, on avait changé de genre de sentier. Beaucoup plus pendu, mais vraiment ! Rajoutez à cela le soleil qui tapait super fort et imaginez ma tête arrivée à la première étape. Pour avoir une magnifique vue, il fallait encore parcourir trois escaliers. Une fois au bout, mes efforts ont été récompensés par le survol de trois condors juste au-dessus de ma tête. Sentaient-ils que ma fin était proche ? Toujours est-il que ces timides et rares oiseaux ont osé montrer le bout de leur bec.
Ragaillardie par le vol majestueux des condors, je me suis sentie poussé des ailes. Alors que ma mère et mon oncle ont voulu prendre le bus pour l’étape suivante, j’ai décidé de rejoindre l’arrêt suivant à pied, sur le sentier. Ca grimpait encore, mais au moins, j’avais une belle vue pour moi toute seule.
Seulement, une fois arrivée au nouveau point de vue, la chaleur (j'ai même pris des coups de soleil sur les pieds !), mes efforts et le manque de sucre ont eu raison de ma santé : petit malaise hypoglycémique. J’ai essayé de sauver les meubles : une pomme, petite pause allongée à l’ombre en essayant de lever les jambes. La suite du chemin a été plus éprouvante. Bien que j’avais abandonné la marche et m’étais résolu à prendre le bus, dès que je quittais l’ombre pour crapahuter vers les points de vue, le malaise revenait. Au final, l’esprit a vaincu le corps car j’ai pu observer de magnifiques paysages (comme le Colorado jouant à cache-cache avec les « collines » du Grand Canyon).