19 août 2013

L'émerveillement continue

Lundi 8 Juillet 2013 : Un cheval et une antilope

Après une bonne nuit de sommeil et un petit-déj américain maison (l’avantage de louer un appartement), nous sommes partis pour une grosse journée de découvertes. Notre première destination fut Horseshoe Bend. Une fois la voiture garée, devant nous se dressait une grande colline de sable rouge. Sous une chaleur écrasante, on crapahuta. Arrivés tout en haut, il nous restait 1,2 miles à parcourir (2 km). Mais le chemin était en sable et en pente donc on descendait en glissant tranquillement. Au bout de nos efforts, une magnifique vue s’offrit à nous : le Colorado vert émeraude s’enroulant autour d’une formation rocheuse en grès rouge. C’est d’ailleurs de là que vient le nom de cette merveille : Horseshoe Bend ou le virage en fer à cheval.
Le sable ayant laisser place à la pierre, j’ai osé m’approcher au plus près de la falaise (heureusement que je n’ai pas le vertige !). Et là, je regardai le Colorado en contrebas et lançai : « Regardez ! Y en a qui ont laissé leur bateau électrique en plein milieu ! ». C’était bien un bateau mais il n’était pas électrique. C’était un vrai gros bateau qui ne faisait pas plus d’un millimètre de long. Et à ce moment-là, je réalisai la hauteur à laquelle on se trouvait.
Le plus remarquable avec ce site est que l’environnement autour est très plat. Il y a juste le Colorado qui a creusé au fil des années (qui se comptent en millions !) ces méandres. On ne peut être que subjugué par un tel paysage.
Horseshoe Bend. On peut voir un "petit" bateau en bas de l'image.


Une fois les photos prises, il nous a fallu repartir. Et là, c’était l’agonie. Il devait être aux alentours de 11h30, donc il devait faire dans les 40 – 45 °C. Mais le pire n’était pas la chaleur, c’était la pente qu’il fallait remonter… dans le sable brûlant. Pour deux pas que l’on faisait, on reculait d’un pas. Et plus on est lourd, plus on s’enfonce. Une horreur ! Pour faire ces deux kilomètres, on a dû mettre plus de 45 min !
Après une brève pause, nous sommes repartis vers le Lower Antelope Canyon, un slot canyon géré par les Navajos. Un slot canyon est un canyon extrêmement étroit, souvent invisible depuis la surface. C’est un peu comme une crevasse en montagne.
Il existe deux Antelope Canyon à Page, le Lower et le Upper. Ce dernier est beaucoup plus touristique car plus facile d’accès que le premier. Comme nous voulions éviter la foule nous avons donc choisi d’explorer le Lower Antelope Canyon.
Comme je le disais plus haut, le canyon est géré par les Navajos et il est normalement interdit de le visiter seul. En effet, à cause de son étroitesse, les risques sont très importants lors des flash flood (crue subite). Il faut donc un guide expérimenté pour le visiter.
Notre visite a commencé avec un rappel sur les flash flood (pas très rassurant) et deux secondes après le guide s’était volatilisé. En fait, il s’était introduit dans une fine faille. Chacun notre tour à la queue leu leu, nous sommes descendus dans l’étroite fissure. Un jeu d’escaliers métalliques très pentus nous amena au fond du canyon. Enfin, c’est ce qu’on croyait. Plus on avançait, plus on s’enfonçait. A certains moments, l’escalier était tellement abrupt qu’on devait le descendre à l’envers telle une échelle. Mais notre guide, lui, virevoltait : il escaladait les murs, dégringolait les escaliers en se laissant glisser sur l’unique rambarde, sautait les marches.
"Entrée" du Lower Antelope Canyon
Mais plus que l’habilité de notre guide, ce qui m’a fasciné était le canyon en lui-même. Le soleil était haut donc la lumière éclairait même le fond du canyon. C’était un jeu de lumière et de couleurs entre les parois rocheuses déchirées et escarpées, le sable rouge, le ciel bleu, les tourbillons de poussières créés par nos pas qui s’élevaient. Un spectacle magique, presque mystique. D’ailleurs, c’est peut-être pour cela que mon appareil photo s’est complètement déchargé en plein milieu de la visite…


















Un canyon très étroit
Jeux de lumières


Après un rapide déjeuner, nous avons décidé d’explorer le lac Powell, enfin plutôt les environs du Barrage de Glen Canyon (Glen Canyon Dam). Nous avons commencé par une magnifique vue sur le barrage avec le Colorado vert émeraude. Puis nous avons décidé de nous baigner dans l’eau du lac. Plusieurs « plages » sont « accessibles » autour du lac. Je mets des guillemets ici car ce ne sont pas des plages de sable fin ni même des petites criques. Ce sont des endroits où il est autorisé de se baigner si vous arrivez à y accéder.
Colorado



Nous nous sommes dirigés vers la zone de Chains Area. Garés au parking, notre célèbre guide du routard, nous indiquait : « Il ne vous reste plus qu’à descendre tranquillement les rochers  (5 à 10 min de marche)». Tranquillement. 10 min. La bonne blague. On a mis plus de 30 min (et je suis gentille) pour rejoindre un endroit où on pouvait se baigner, c’est-à-dire sans falaise abrupte. Les rochers étaient faits de sables agglomérés donc très friables. A certains endroits, on a dû descendre sur les fesses, tant la pente était raide. Mais au bout de nos efforts : une eau limpide à 26 °C et un super panorama.

On a dû descendre ça !

Notre plage privée

Le retour fut épique (il fallait éviter les colonies de fourmis rouges gigantesques) mais quand même plus facile. Par contre, ma tong n’a pas résisté et a rendu l’âme à deux mètres du parking. C’est ce qui s’appelle avoir de la chance.
Un rapide détour à la maison pour changer de chaussures et direction Sunset Point, endroit duquel le coucher de soleil est à voir. La vue sur le lac Powell avec ses falaises blanches et sa marina et les mesas en arrière-plan était magnifique. Avec la lumière du soir, on aurait dit un tableau. (Le coucher de soleil était par contre assez quelconque.)





Sur tout mon périple, Page restera mon étape préférée pour la beauté et la diversité de ses paysages.
See you ;)
Gaellou