Après une bonne nuit de sommeil et un petit-déj
américain maison (l’avantage de louer un appartement), nous sommes partis pour
une grosse journée de découvertes. Notre première destination fut Horseshoe Bend. Une fois la voiture
garée, devant nous se dressait une grande colline de sable rouge. Sous une
chaleur écrasante, on crapahuta. Arrivés tout en haut, il nous restait 1,2 miles à parcourir (2 km ). Mais le chemin était en
sable et en pente donc on descendait en glissant tranquillement. Au bout de nos
efforts, une magnifique vue s’offrit à nous : le Colorado vert émeraude
s’enroulant autour d’une formation rocheuse en grès rouge. C’est d’ailleurs de
là que vient le nom de cette merveille : Horseshoe Bend ou le virage en
fer à cheval.
Le sable ayant laisser place à la pierre, j’ai osé
m’approcher au plus près de la falaise (heureusement que je n’ai pas le
vertige !). Et là, je regardai le Colorado en contrebas et lançai :
« Regardez ! Y en a qui ont laissé leur bateau électrique en plein
milieu ! ». C’était bien un bateau mais il n’était pas électrique.
C’était un vrai gros bateau qui ne faisait pas plus d’un millimètre de long. Et
à ce moment-là, je réalisai la hauteur à laquelle on se trouvait.
Le plus remarquable avec ce site est que
l’environnement autour est très plat. Il y a juste le Colorado qui a creusé au
fil des années (qui se comptent en millions !) ces méandres. On ne peut
être que subjugué par un tel paysage.
Horseshoe Bend. On peut voir un "petit" bateau en bas de l'image. |
Une fois les photos prises, il nous a fallu repartir. Et là, c’était l’agonie. Il devait être aux alentours de 11h30, donc il devait faire dans les 40 –
Après une brève pause, nous sommes repartis vers le Lower Antelope Canyon, un slot canyon géré par les Navajos. Un
slot canyon est un canyon extrêmement étroit, souvent invisible depuis la
surface. C’est un peu comme une crevasse en montagne.
Il existe deux Antelope Canyon à Page, le Lower et le
Upper. Ce dernier est beaucoup plus touristique car plus facile d’accès que le
premier. Comme nous voulions éviter la foule nous avons donc choisi d’explorer
le Lower Antelope Canyon.
Comme je le disais plus haut, le canyon est géré par
les Navajos et il est normalement
interdit de le visiter seul. En effet, à cause de son étroitesse, les risques
sont très importants lors des flash flood
(crue subite). Il faut donc un guide expérimenté pour le visiter.
Notre visite a commencé avec un rappel sur les flash
flood (pas très rassurant) et deux secondes après le guide s’était volatilisé.
En fait, il s’était introduit dans une fine faille. Chacun notre tour à la
queue leu leu, nous sommes descendus dans l’étroite fissure. Un jeu d’escaliers
métalliques très pentus nous amena au fond du canyon. Enfin, c’est ce qu’on
croyait. Plus on avançait, plus on s’enfonçait. A certains moments, l’escalier
était tellement abrupt qu’on devait le descendre à l’envers telle une échelle.
Mais notre guide, lui, virevoltait : il escaladait les murs, dégringolait
les escaliers en se laissant glisser sur l’unique rambarde, sautait les
marches.
"Entrée" du Lower Antelope Canyon |
Mais plus que l’habilité de notre guide, ce qui m’a
fasciné était le canyon en lui-même. Le soleil était haut donc la lumière
éclairait même le fond du canyon. C’était un jeu de lumière et de couleurs entre les
parois rocheuses déchirées et escarpées, le sable rouge, le ciel bleu, les
tourbillons de poussières créés par nos pas qui s’élevaient. Un spectacle
magique, presque mystique. D’ailleurs, c’est peut-être pour cela que mon
appareil photo s’est complètement déchargé en plein milieu de la visite…
Un canyon très étroit |
Jeux de lumières |
Après un rapide déjeuner, nous avons décidé d’explorer
le lac Powell, enfin plutôt les environs du Barrage de Glen Canyon (Glen
Canyon Dam). Nous avons commencé par une magnifique vue sur le barrage avec
le Colorado vert émeraude. Puis nous avons décidé de nous baigner dans l’eau du
lac. Plusieurs « plages » sont « accessibles » autour du
lac. Je mets des guillemets ici car ce ne sont pas des plages de sable fin ni
même des petites criques. Ce sont des endroits où il est autorisé de se baigner
si vous arrivez à y accéder.
Colorado |
Nous nous sommes dirigés vers la zone de Chains Area. Garés au parking, notre
célèbre guide du routard, nous indiquait : « Il ne vous reste plus
qu’à descendre tranquillement les rochers (5 à 10 min de marche)».
Tranquillement. 10 min. La bonne blague. On a mis plus de 30 min (et je suis
gentille) pour rejoindre un endroit où on pouvait se baigner, c’est-à-dire sans
falaise abrupte. Les rochers étaient faits de sables agglomérés donc très friables.
A certains endroits, on a dû descendre sur les fesses, tant la pente était
raide. Mais au bout de nos efforts : une eau limpide à 26 °C et un super panorama.
On a dû descendre ça ! |
Notre plage privée |
Le retour fut épique (il fallait éviter les colonies
de fourmis rouges gigantesques) mais quand même plus facile. Par contre, ma
tong n’a pas résisté et a rendu l’âme à deux mètres du parking. C’est ce qui
s’appelle avoir de la chance.
Un rapide détour à la maison pour changer de
chaussures et direction Sunset Point,
endroit duquel le coucher de soleil est à voir. La vue sur le lac Powell avec
ses falaises blanches et sa marina et les mesas en arrière-plan était
magnifique. Avec la lumière du soir, on aurait dit un tableau. (Le coucher de
soleil était par contre assez quelconque.)
Sur tout mon périple, Page restera mon étape préférée
pour la beauté et la diversité de ses paysages.
See you ;)
Gaellou