Jeudi 24 Avril 2014 : Sur les fonds blancs
La veille,
nous avions appelé de nombreuses compagnies qui proposaient des balades en mer.
Malheureusement, elles étaient complètes. Les seules disponibles proposaient
des excursions dans des bateaux accueillants une cinquantaine de personnes. Bonjour
l’intimité… Mais, coup de chance, une des compagnies « intimistes »
me réorienta vers « Captain Titi ». Le fameux Titi ne travaillait pas
ce jour-là, mais il nous proposa de louer son bateau pour la matinée. Bien
évidemment, le prix était un peu plus élevé que sur les autres bateaux mais au
moins, on était sûres d’avoir une découverte personnalisée. Après avoir pas mal
hésité, nous avons accepté l’offre.
Réveil
matinal donc pour rejoindre le Robert et faire une excursion en mer. Après
quelques bouchons et un port de plaisance difficile à trouver, nous sommes
arrivées à la marina. Rencontre avec le capitaine Titi et son bateau. Le bateau
était stable et confortable. Le capitaine était un sacré personnage et par
certains aspects, il était la caricature des Martiniquais.
Nous sommes
donc parties en direction de l’îlet Chancel pour rencontrer les iguanes que l’îlet
abrite. Il y en a à peu près de 1200 ! Nous avons eu la chance d’apercevoir
un iguane mâle (marron) dès la descente du bateau. Un peu plus loin un iguane
femelle (vert clair) se promenait. Après un petit tour, je suis remontée sur le
bateau. Et heureusement, car des hordes de touristes arrivaient. Nous avions eu
l’îlet pour nous toutes seules. Notre bateau s’éloigna pour laisser accoster les
nouveaux arrivants. Mais si vous avez suivi, vous avez remarqué que j’étais la
seule à être remontée. Oriane avait suivi un iguane assez loin dans l’île. Pour
nous rejoindre sur le bateau, une fois son tour terminé, elle a dû passer par
un autre bateau.
Iguane femelle |
Iguane mâle dans les arbres |
Vue depuis l'îlet Chancel |
Nous avons
laissé derrière nous les touristes et nous sommes dirigées vers des fonds
blancs situés entre deux îlets. Un peu de crème solaire et plouf !, on se
jeta à l’eau. Il ne manquait plus que les cocktails… que Capitaine Titi s’empressa
de nous servir. Un planteur pour Oriane et un cocktail ananas coco pour moi.
Boire un cocktail dans l’eau sur des fonds blancs, c’est le pied ! On a
passé un super moment et on a bien ri. Plusieurs fois, nous sommes remontées
sur le bateau pour se remettre un peu de crème solaire, pour boire un verre,
pour prendre le masque et le tuba, …
Oh ! Une étoile de mer |
Un cocktail dans l'eau |
On rigole bien dans les fonds blancs |
Puis,
Capitaine Titi reçut un coup de fil : trois touristes voulaient faire un
tour dans l’après-midi. Je l’entendis proposer de louer le bateau comme il avait
fait avec nous. Je me suis approchée d’Oriane et je lui dis que ça serait bien
si on arrivait à s’incruster l’après-midi aussi. Comme ça, on rentabiliserait
nos 75 €. Puis je partis me rejeter à l’eau pour observer les poissons, l’esprit
tranquille. Il n’y avait plus qu’à laisser faire les yeux pétillants d’Oriane. Quand je suis remontée sur le bateau, Oriane
m’annonça qu’on restait l’après-midi. Impec !
On n’avait
plus qu’à se détendre et à profiter pleinement de cette journée. Oriane se
lança dans un zouk avec Hervé, un ami du capitaine et elle but un deuxième
planteur. Elle était pompette après ça ! ^_^ Moi je me contentai d’un
autre cocktail ananas coco.
Un peu plus
tard, nous sommes retournées au Robert pour faire monter à bord les touristes.
Le Capitaine nous avait laissé le bateau car il était parti chercher son déjeuner.
Oriane, tel un second maître, accueillit les trois anglais qui passeraient l’après-midi
avec nous.
Retour aux
fonds blancs pour une petite baignade avant le repas. Puis repas et re-baignade
dans les eaux cristallines. Nous sommes retournées à l’îlet Chancel pour que
les anglais voient les iguanes. On les accompagna et on aperçut encore plus d’iguanes,
dont un qui semblait poser pour les photos.
Puis
direction l’îlet Madame pour un peu de snorkeling (masque et tuba). On a
mouillé dans un coin relativement désert, tous les touristes se baignant sur la
plage de l’îlet. Nous, nous étions au large.
Le masque
sur les yeux, le tuba dans la bouche et hop ! un petit saut dans l’eau. Et
là, quel spectacle. Du corail, des éponges, des anges français, des
chirurgiens, des demoiselles et même un crabe énorme (au moins 30 cm de
diamètre !). Sur tous les endroits où nous sommes allées, ce coin reste un
des plus fourni en faune et flore.
Vers 16h30,
nous étions retournées à la marina. La pauvre Oriane ne se sentait plus très
bien : le bateau, le soleil et la chaleur combinés ne l’ont pas aidée. Et
pour ne pas améliorer son calvaire, nous sommes rentrées par une route assez
sinueuse qui passait par la distillerie Depaz (donc avec une odeur indescriptible).
On a même dû s’arrêter sur le bord de la route. Les routes de la Martinique ne
sont vraiment pas une partie de plaisir pour ceux qui sont malades en voiture.
J’étais bien contente de conduire ! Et encore, même moi, parfois, j’étais
un peu nauséeuse.
L’air marin
nous avait bien fatiguées. Nous sommes parties nous coucher pas trop tard car
nous savions que l’on passerait une nouvelle journée (chargée) en mer le
lendemain.
Vendredi 25 Avril 2014 : Safari animalier ?
Autre réveil
matinal. Eh oui, nous avions rendez-vous à 7h45 à l’Anse à l’âne, à environ 30
minutes de route. 30 minutes de route, uniquement quand on prend le bon chemin !
Nous avons décidé, malgré nous, d’emprunter la route touristique. Au lieu de
passer par les Trois-Îlets (au nord), nous avons traversé le Diamant (au sud).
Bien évidemment, on était en retard. Oriane appela donc la compagnie pour leur
donner notre position. On n’était pas loin. Mais comme rien n’est indiqué, on
est passé devant sans voir l’Anse à l’âne. Arrivées à une grosse ville, j’étais
persuadée que nous avions été trop loin. Un passant interrogé plus tard et nous
apprîmes que nous étions aux Trois-Îlets. On avait dépassé l’Anse à l’âne de 3
km. Retour sur nos pas. La compagnie qui nous rappela pour nous dire qu’ils
quittaient le port. Oriane qui négocia. Au final, on trouva l’endroit mais pas
grâce aux indications car le panneau n’existait pas.
Oriane
partit en sprint, moi, sur ses talons. On sauta dans le bateau et zou ! on
était parties. Avant de revenir chercher d’autres retardataires. Une demi-heure
de bateau plus tard, on découvrit des centaines de dauphins qui sautaient et nageaient
avec les bateaux. On était tous des gamins face à ces magnifiques mammifères.
La balade
commençait bien. On repartit pour 30-40 min de bateau vers Anse Noire, petite
anse où les tortues nagent. Cette minuscule plage a un sable noir alors que la
plage voisine, Anse Dufour, a du sable blanc. Etrange. Toujours est-il qu’on se
jeta une nouvelle fois à l’eau. Je suis allée nager près des rochers et à un
moment je me suis arrêtée et j’ai regardé autour de moi. J’étais entourée par
des bancs de poissons. Cela faisait comme des mailles de filets. Les poissons
semblaient suivre des courants, des autoroutes pour poissons. Impressionnant.
Mais aucune trace de tortues. Pas même un bout de carapace aperçue au loin. Dépitée,
je retournai au bateau et j’appris qu’une tortue avait trainé dans le coin et
que plusieurs nageurs l’avait vue, dont Oriane.
En attendant qu’Oriane revienne de sa nage, j’ai dégusté, avec les autres
passagers, un petit apéro local : Ti Punch, rhum arrangé, planteur (Coca
pour moi) et accras de morue relevés (!).
Avant de
rentrer au port, nous avons fait un saut
à la Grotte des Chauves-Souris. Il s’agit plus d’un trou dans une paroi
rocheuse qu’une grotte à proprement parler, mais on en voyait certaines voleter
dans la pénombre. Par contre, on entendait parfaitement leurs cris stridents et
aigus.
A peine les
pieds sur le ponton, nous avons foncé vers le Marin, où la plongée nous
attendait. Une halte pour manger en route et nous sommes arrivées à la cabane
de plongée. Mettre la combinaison fut une épreuve, surtout avec mes coups de
soleil écarlates. Mais la garder, bien coller contre mon dos douloureux fut pas
mal non plus. N’oublions pas, les bouteilles à porter sur le dos pour aller
jusqu’au bateau.
Une fois sur
place, au niveau de la Pointe Borgnesse, nous avons tous sauté à l’eau. Nous
étions quatre débutants : deux enfants qui avaient plongé deux fois la
veille, une autre fille et moi. Nous n’avions qu’un moniteur pour quatre donc j’ai
dû attendre le temps que la fille s’habitue à respirer sous l’eau et à vider
ses poumons pour « couler ». Au bout d’un quart d’heure elle peinait
encore et moi je patientais toujours. Le moniteur m’harnacha donc ma bouteille
et par fierté (je voulais montrer que j’étais la meilleure), j’ai réussi du
premier coup à respirer sous l’eau avec le détendeur. A la deuxième tentative,
j’ai même coulé sans problème. D’ailleurs le moniteur a tout de suite lâché ma
main pour me laisser plonger en autonomie, à ses côtés. Seul bémol, la nana qui
galérait nous a pas mal handicapés car on devait toujours l’attendre et nous n’avons
pas beaucoup bougé. On a plongé à 4 m et c’était bien suffisant pour mes
oreilles car je n’arrivais pas à équilibrer la pression dans une oreille (j’en
ai souffert pendant deux jours après ça).
De son côté
Oriane a plongé à 10 m de profondeur. Elle a pu apercevoir une murène et une
éponge bleue phosphorescente à moins que ce soit du corail ?
Eponges tubulaires |
Gorgones |
Mon baptême de plongée. Merci les filles ! |
Eponges |
Oriane en position de plongeur |
Corail cerveau |
De retour
sur la terre ferme, il fallait enlever la combinaison. J’essayais de la retirer
doucement pour éviter de hurler avec mes coups de soleil et Oriane m’aidait.
Quand tout d’un coup, le moniteur est arrivé derrière moi et a descendu d’un
coup ma combinaison. Je suis restée figée sur place par la douleur. « Et
voila, c’est fait. Si c’est moi qui le fais, elle ne hurlera pas. », a-t-il
dit. J’ai eu envie de l’insulter !
Pour se
remettre de notre grosse journée, on avait mérité une bonne glace. On l’a
dégustée face au port.
Encore une
journée chargée mais pleine de découvertes. Demain, rhum et baignade en
perspective.
See you ;)
Gaellou