1 août 2014

Sur la trace des géants américains

Vendredi 11 Juillet : Des séquoias et des marches

Après toutes nos galères, il était temps de profiter un peu de la Nature. Direction donc le Sequoia National Park et la Sequoia National Forest.



Notre route nous fit traverser d’autres cultures : des orangers par milliers encadraient les routes. Puis la route montait et tournait pour enfin nous amener devant le poste de Rangers à l’entrée du parc. Et là, coup de chance, le pass America The Beautiful que nous avions acheté l’année dernière était encore valable jusqu’à la fin du mois. Super ! 80 $ d’économiser !
Ravies, nous continuâmes notre chemin sinueux vers les grands arbres au tronc rouge. Le paysage était magnifique. D’un côté la montagne, haute et majesteuse. De l’autre, une forêt à la chevelure flamboyante. La sécheresse en Californie était vraiment importante.


A quelques miles de l’entrée, un énorme séquoia était tombé sur la route. Alors, un passage a été créé dans le tronc et maintenant, cet arbre est connu comme étant le “tunnel log”. On passa donc en dessous ou plutôt au travers pour atteindre une clairière nommée “Crescent Meadow”. On posa la voiture et on commença notre randonnée autour de la clairière. Le chemin était très bucolique et sauvage. On serpentait à travers les séquoias géants. Certains étaient calcinés, d’autres d’un marron rougeâtre éclatant. Mais ils étaient tous tellement haut, qu’ils nous procuraient un abri bien apprécié contre les rayons du soleil.

Tunnel log

On est bien petits face à ces géants

Séquoias géants


En chemin, on rencontra un séquoia un peu particulier. Il était surnommé le “Chimney tree” ou arbre cheminée. Il était creux et calciné de l’intérieur. 

Gigi dans le Chimney Tree


Le Chimney Tree est creux

Vue de l'intérieur du Chimney Tree
Sur notre chemin du retour, un arbre de plusieurs dizaines de mètres était tombé sur le sentier et barrait la route. Impossible de le contourner. Il n’y avait plus qu’une solution : l’enjamber voire l’escalader, vu la largeur du tronc. Après quelques précautions et en me mettant sur la pointe des pieds, je parvins à m’y hisser et à passer l’obstacle. Seulement, Gigi est plus petite que moi. Ce que ne m’avait pas posé beaucoup de problème se révéla plus difficile pour elle. Elle réussit à s’y hisser mais, déstabilisée par un flot de randonneurs, elle glissa et s’écorcha l’arrière de la jambe. A première vue, glisser d’un arbre ne provoque que quelques égratignures pas bien méchantes, mais ici les petits bobos s’infectent vite. Ses éraflures étaient déjà rouge vif et elle avait des bleus en-dessous. Heureusement, on avait ce qu’il fallait pour traiter tout ça, dans la voiture.


Après ces émotions, on decida de gravir les 350 marches de Moro Rock. Et quelle aventure ! Il était 13h ou 14h. On n’avait pas amené de nourriture car on nous avait conseillé de ne rien avoir d’odorant à moins de vouloir attirer les ours. Donc on avait faim. Ajouter à cela 350 marches à gravir sous une treintaine de degrés à 2 000 m d’altitude et vous comprendrez pourquoi j’ai cru que j’allais mourir avant d’arriver au sommet. A une vingtaine de mètres de la fin, j’ai fait une petite crise d’hypoglycémie. Et sans nourriture avec nous, j’étais mal. Heureusement, Gigi a retrouvé un bonbon dans son sac. Il aurait pu dater de 10 ans, je m’en serai moqué. Mais là, il était bon et il m’a redonné le coup de fouet nécessaire pour finir l’ascension et la journée en forme.


Au sommet, le vue était époustouflante. Cela valait tous les efforts fournis. D’ailleurs, tous les grimpeurs essouflés retrouvaient le sourire dès qu’ils levaient les yeux vers l’horizon.

350 marches pour atteindre le sommet de Moro Rock

En chemin, la vue était magnifique

Enfin au sommet !




Après Moro Rock, on devait passer par l’incontournable General Sherman Tree, l’arbre le plus large du monde. Plus que son diamètre imposant, le plus impressionnant était sa hauteur. On avait l’air de fourmis à côté de ce géant. Après une série de photos, nous avons entamé une petite marche pour rejoindre le parking (on était venu en shuttle). Ca grimpait sec !


Séquoias géants


Arrivées à la voiture, nous avons décidé de rentrer, non pas en faisant demi-tour et en repassant par les mêmes points mais en faisant un grand carré et en passant par la Sequoia National Forest. Le chemin était ombragé et vert. Par-ci, par-là, la vue se dégageait et les arbres laissaient place à un splendide panorama de montagne et de vallée. Au détour d’un virage, une aire était aménagée pour admirer à loisir des séquoias imposants. Puis nous avons quitté la forêt pour rejoindre l’autoroute et rentrer.



Nous sommes arrivées à Visalia vers 17h-18h et nous avons enfin pu manger. Nous avons dévoré notre énorme Ceasar salad.


Samedi 12 Juillet : Rencontre avec le Roi

Ce jour-là encore était bien chargé. Nous avons laissé nos bagages à l’hôtel et nous sommes parties en direction de King’s Canyon, le parc mitoyen avec Sequoia National Park. Il se trouvait à une cinquantaine de miles de Visalia. On avait prévenu l’hôtel qu’on rentrerait vers 14h-15h donc on devait se dépêcher. La veille, on avait profité de se trouver au Visitor Center de Sequoia National Park pour se renseigner sur les endroits à voir à King’s Canyon.



Notre première étape fut le Colonel Grant Tree, le deuxième plus large séquoia du monde (après le General Sherman Tree, si vous avez bien suivi). Tout comme la veille, nous avons suivi le petit chemin qui menait à l’arbre et qui permettait d’observer la marque laissé par un feu sur le tronc. Les séquoias résistent bien aux incendies donc on les trouve toujours en nombres malgré les nombreux feux de forêt de la région.

Grant Tree

La cicatrice du feu sur le Grant Tree

Le Grant Tree est aussi haut qu'un immeuble de 7 étages


Ensuite, on s’éloigna de la route principale pour rejoindre un magnifique lac perdu dans la forêt. Le chemin nous y menant était magnifique et offrait une vue à l’infini.  

Lac Hume


Vue depuis la route


On rejoignit la route principale peu de temps après pour admirer des chutes d’eau qui devaient être abondantes, même en été. On prit donc la route, sinueuse et escarpée, vers Grizzly Falls. On entrait dans le canyon du Roi. J’ai vraiment été saisie par le paysage autour de nous. On était dans une forêt de séquoias et de pins et cinq minutes plus tard, la végétation avait laissé place à des roches immenses. On était entourées de parois rocheuses de plusieurs centaines de mètres de haut. Quinze ou vingt minutes plus tard, la rivière avait permis à la végétation de se développer. Après un bon bout de temps, on arriva à Grizzly Falls. J’étais un peu déçue. Je m’attendais à une chute plus importante. Mais sur le chemin du retour vers la voiture, je pus voir une belle chute : la mienne. En effet, j’avais posé mon pied sur un petit bout de bois qui roula et m’emporta avec lui. Je me suis bien étalée par terre et à cause des gros grains de sable, je me suis eraflée le coude et surtout la jambe. Cela saignait pas mal et le plus inquiétant fut l’énorme bosse qui se forma en deux secondes.

Sur le chemin

Grizzly Falls


En poursuivant notre chemin, on atteignit la dernière chute que nous voulions voir : Roaring falls (les chutes rugissantes). Contrairement aux premières chutes, celles-ci étaient bien alimentées et l’eau se déversait dans un réservoir à la couleur bleu turquoise.

Roaring Falls


Quand nous avons regardé l’heure, elle était bien avancée : 14h30. On a fait demi-tour et nous sommes rentrées sans aucun autre arrêt. Nous sommes arrivées à l’hôtel récupérer nos bagages vers 17h. On prit un petit goûter en guise de repas au Denny’s du coin. Nous nous sommes partagé un banana split et un brownie fondant. Miam ! Un délice.

Miam !


Après cela, on avait encore deux heures de route pour rejoindre Mojave (prononcé moravi), notre étape de la nuit. C’était vraiment une ville-étape : des hôtels, des fast-food et des stations-essence. On s’installa à l’hôtel et on profita du jacuzzi. Il n’y avait que deux chambres occcupées dans tout l’hôtel. On avait le calme mais l’hôtel n’était pas terrible. Une fois délassées dans le bain chaud, on a voulu mangé quelque chose. Après tout, on n’avait avalé que notre goûter. Seulement, il était 22h30 et les américains ferment boutique à 21h. Après avoir pas mal tourné, on s’est retrouvé au Mc Do. Mais lui aussi était fermé. On a dû passer par le drive-in (drive-thru, comme ils disent ici). Encore une première pour moi. Puis retour à l’hôtel et repos bien mérité.

Dimanche 13 Juillet : Rencontre avec des gros chats

Comme je le disais plus haut, Mojave est une ville-étape. Il n’y a rien à voir dans les environs. Enfin, à première vue. Quand j’avais fait mes recherches sur les lieux possibles d’arrêt pour une nuit, j’avais découvert l’existence d’un parc sur les félins, dans une ville limitrophe. On partit donc rendre visite à ces gros chats au Mojave Feline Breeding Compound. On s’acquitta du prix de l’entrée et on commença à arpenter les allées. Seulement, il était 11h30 et on était en plein désert. Les félins, pas bêtes, restaient bien à l’ombre dans leurs abris. Le prix de l’entrée (7 $ pour moi et 6 $ pour Gigi) avait du mal à passer. Heureusement, cétait l’heure de l’encas donné par les soigneurs du complexe. On les suivit donc on put mitrailler les jaguars, léopards, panthère noire et tigre. Avant de partir, on fit un deuxième tour et la chance nous sourit. Un puma sortit de son abri et on repéra un lynx, un bobcat et un fishing cat. On reprit la route vers Las Vegas satisfaites.

Bobcat

Léopard

Jaguar

Panthère noire

Chat-fouine, enfin c'est comme ça que je l'appelle

Il a vraiment une tête de fouine !

Puma

Tigre en train de prendre son encas

C'était bon

Je ne me souviens plus du nom de ce félin

Lynx

See you ;)
Gaellou

Remise des prix de la Traversée d’Or
Quand je pars en vacances, je conduis souvent une voiture. Par conséquent, j’en ai vu des animaux traverser la route juste devant mes roues (Je rassure les âmes sensibles, jusqu’à présent, je les ai tous évités). J’ai donc décidé de décerner des prix à ces animaux désireux de se rendre de l’autre côté.

La récompense de l’animal suicidaire est attribuée à : l’écureuil. J’en ai évité une bonne dizaine en deux jours.

La récompense de la traversée la plus spectaculaire est attribuée à : un Big Horn desert ou moufflon du désert. Il a surgi d’un bord de route à pic et a gravi comme si de rien n’était une paroi rocheuse TRES pentue.

La récompense de la traversée la plus sauvage est attribuée à : un cheval. J’ai croisé un cheval sauvage en pleine course au détour d’un virage.

La récompense de la traversée la plus emblématique / typique est attribuée à : un coyote. Pour tout dire, je n’étais pas en voiture. Je l’ai rencontré en revenant de la piscine dans la Vallée de la Mort.

La récompense de la traversée la plus improbable est attribuée à : un crabe géant. Je l’ai aperçu en Martinique.

La récompense de la traversée la plus mignonne et la récompense de la traversée la plus rapide sont attribuées à : un ourson noir. Il a dévalé la montagne puis la route pour aussitôt disparaître derrière un séquoia.